• Maudit manège  Philip Djian

Un soir, environ cinq and après la mort de Betty, j'ai bien pensé que ma dernière heure venait d'arriver. Et Dieu sait que je m'attendais pas du tout à ça.

Je me trouvais dans la cuisine avec Henri et j'épluchais tranquillement quelques trucs en lui prêtant une oreille distraite.  La supériorité de la poésie sur le reste, ça faisait deux cent fois qu'il me la démontrait. Le plus terrible, c'est qu'il avait raison, mais j'avais toujours refusé de l'admettre.  Je pouvais écrire des romans et des paquets de nouvelles mais j'étais incapable d'aligner un seul poème valable, c'était un terrain que je ne sentais pas très bien.

J'éprouvais une admiration sans borne pour ces types qui trouvaient le moyen de vous descendre en quelques pharses, qui vous coupaient la respiration, l'ennui c'est qu'il étaient tous à moitié cinglés.  Une des questions que je me posais était de savoir si la poésie rendait fous ou si c'était l'inverse qui se produisait. Enfin ce que je voyais c'était qu'un écrivain pouvait encore préparer le repas du soir tandis qu'un poète, c'était juste bon à glisser les pieds sous la table.

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Maudit manège Philip Djian

  • Marque: livres
  • Modèle: 2-7360-0046-3
  • Disponibilité: 1
  • 7,00$

  • Avant taxes: 7,00$

Balises: anciens